mercredi 24 février 2010

"Les jeux vidéo rendent-ils accros ?": un guide pour se rassurer

Par Alexandre Roberge

Certes, les loisirs des jeunes et les goûts dont ils témoignent ont toujours surpris, voire effrayé les adultes. Ce qui leur donne d'ailleurs une saveur de transgression qui contribue à forger l'esprit générationnel. Mais avec les jeux vidéos, le phénomène s'amplifie : nombre de parents s'inquiètent de voir leurs enfants pulvériser des armées entières, et passer des dizaines d'heures consécutives devant leur console ou leur ordinateur.

Voici une publication qui permettra aux adultes de relativiser les dangers du jeu vidéo, et aux jeunes de brandir des arguments plausibles pour continuer à jouer.

En avril 2007, la DRDJS (Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports) de Poitou-Charentes a collaboré avec les espaces multimédias de Rurart et de l'espace Mendès-France pour l'organisation d'un colloque sur l'addiction aux jeux vidéos. Leur compte-rendu du colloque, rédigé en 2008, est enfin disponible à tous gratuitement sur la Toile.

Ni ange, ni démon

Le document de 98 pages intitulé Les jeux vidéos rendent-ils accros? ne tombe ni dans la diabolisation ni dans l'angélisme face aux jeux vidéos. En fait, il souligne que, comme n'importe quel divertissement, la pratique du jeu vidéo devient problématique si elle est utilisée pour fuir une réalité pénible. Et dans ce cas, c'est la réalité qu'il convient d'interroger, plus que le jeu.

Mais le rapport souligne également les aspects positifs de la pratique du jeu vidéo. Il est composé de sept chapitres, dans lesquels des spécialistes (les participants au colloque) répondent aux principales questions que se posent les parents.

  1. La typologie du jeu vidéo: qu'est-ce qu'un jeu vidéo, quelles sont les principales catégories de jeux, qui joue...
  2. Le jeu vidéo et ses vertus éducatives: les aspects culturels et éducatifs des jeux. L'exemple est donné du jeu l'aspect ludo-culturel du jeu Assassin's Creed, fort bien documenté sur la période de la renaissance italienne.
  3. Le corps dans le jeu vidéo: les effets du jeu sur le corps, l'interactivité (détection de mouvements) et ses effets...
  4. Les mécanismes de l'addiction: qu'est-ce que l'addiction aux jeux, comment la détecter et ne pas la confondre avec l'enthousiasme...
  5. Le jeu vidéo est-il une drogue ?: la proportion de joueurs accros, les signes de l'addiction...
  6. Le jeu vidéo : outil thérapeutique ?: compte-rendu d'un atelier réalisé en hôpital avec des enfants psychotiques ou présentant des problématiques psychologiques sérieuses, améliorations comportementales obtenues par le bias des jeux.
  7. Les jeux de demain: les principales tendances pour les jeux à venir : ubiquité, simulaiton musicale, capture de mouvement, soit la progression des fonctions encourageant l'interactivité.

Le document comprend également un glossaire de termes en lien avec le domaine du jeu vidéo et, également, une brève description des jeux qui ont été nommés dans les entrevues.

Une lecture essentielle qui répond à bien des questions sur un des loisirs les plus importants chez les jeunes générations.

"Les jeux vidéo rendent-ils accros ?", version complète en ligne



lundi 22 février 2010

Les douze priorités de la cyber-éducation LE MONDE

L'article à lire est ici:
Les douze priorités de la cyber-éducation - LeMonde.fr

Des chiffres intéressants les TICE en France:

Classement. Au sein de l'Union européenne, la France se classe au 8e rang, sur 27, en taux d'équipement numérique dans les établissements scolaires. Elle n'est qu'au 24e rang pour les usages pédagogiques.

Equipement. 6 % des écoles primaires, des collèges et lycées hexagonaux sont équipés de tableaux blancs interactifs, contre 78 % au Royaume-Uni.

Haut débit. 75 % des établissements secondaires en France sont connectés au haut débit, contre 90 % en Finlande, 94 % au Royaume-Uni et 98 % au Danemark.

Salles spécifiques. Les collèges et les lycées disposent, à 97 %, d'une salle informatique pour un taux d'utilisation de… 10 %.

Hors l'école. La France compte 61 % d'internautes. En 2009, 74 % des Français disposaient d'un ordinateur à domicile. 67% d'entre eux étaient équipés d'une connexion Internet.

Connaissance. 68 % des internautes français déclarent se connecter tous les mois dans le but d'apprendre, ce qui place la France au 2e rang des pays de l'Union européenne, derrière le Danemark (71 %).




jeudi 11 février 2010

Les inspecteurs de l’Education Nationale Un grand corps malade

Pierre Frackowiak


Dans un ouvrage remarquable qui reste une référencei, « La République des enseignants », Emmanuel Davidenkoff et Brigitte Perruca écrivaient en 2003, sous le titre « Figures menaçantes » :

Ils devaient être les fers de lance de la république des enseignants. Ses chevaux-légers. Son avant-garde éclairée. Ses managers enthousiastes. Une force de proposition et de conviction. Des capitaines autant que des assistantes sociales. Le turbo de la machine. Ils sont vécus, au mieux, comme des enquiquineurs, au pire comme de pleutres suppôts d’une bureaucratie post stalinienne. De tous les interlocuteurs des enseignants, les inspecteurs sont sans doute ceux qui font l’unanimité la plus évidente. Contre eux. Pas une voix pour évoquer la difficulté de leur fonction, qui les place pourtant dans une situation intenable, tout autant que celle des enseignants qu’ils inspectent : agir sans leviers efficaces. Leur bâton n’effraie guère faute de carotte à leur opposer.

Pire, ils semblent concentrer toutes les critiques que les enseignants adressent à leur employeur : gestion impersonnelle des ressources humaines, promotion à l’ancienneté, manque de formation par rapport à certaines situations, etc. L’inspecteur en tant qu’animateur pédagogique (l’autre versant de sa fonction) se trouve doublement dans la situation du messager porteur de mauvaises nouvelles que le roi fera décapiter pour cette raison….

Ce constat terrible aurait mérité quelques explications et nuances. Le fait est que peu de personnes ont réagi à l’époque et que les syndicats d’inspecteurs ont fait le choix du silence. Qu’en est-il près de sept ans plus tard ?

La situation s’est gravement détériorée. L’image du corps, son impact, sa crédibilité sont devenus si faibles que bien des spécialistes s’interrogent sur son avenir et se demandent même si les mesures prises depuis quelques années, mettant les inspecteurs sciemment dans les pires difficultés de leur histoire, ne sont pas inscrites dans la perspective d’une mort annoncée, parfaitement cohérente avec le contexte de réduction de la dépense publique et de libéralisation du système. Ils sont malheureusement les seuls à ne pas s’en rendre compte et à « faire semblant » en avalant, parfois goulument, toutes les couleuvres. La suppression de leur formation initiale, les conditions de leur recrutement qui n’a aujourd’hui plus rien à voir avec toute idée de concours républicain, l’introduction du mérite dans leur rémunération, le mépris avec lequel ils sont considérés dans les séminaires inter académiques où ils sont ouvertement traités comme des valets ou des exécutants interdits de pensée, faux experts jamais consultés, producteurs de milliers de rapports ignorés de l’institution, rendent leur position infiniment moins confortable encore qu’en 2003.

Comme dans les couples en perdition, ils sont les derniers à savoir. Réfugiés dans leur territoire, ils ignorent totalement ce que pensent réellement les enseignants de leur action et de leur conception du métier. Une tradition infantilisante perdure malgré le temps, le changement des générations et l’élévation du niveau de recrutement des enseignants. On ne dit pas à un inspecteur que l’on n’est pas d’accord, qu’il a tort, qu’il dit n’importe quoi, que l’on s’ennuie dans ses conférences, qu’il affirme le contraire de ce qu’il disait quelques années auparavant, que ses attitudes relèvent de l’autoritarisme et du manque de respect… Cela ne se fait toujours pas. Même les syndicats d’enseignants, régulièrement interpellés par leur base sont très réservés et recherchent systématiquement des arrangements discrets en cas de conflit, considérant qu’il vaut mieux ce système hiérarchique qu’un transfert du pouvoir à des élus ou à aux parents.

Une image fortement dégradée

Les comportements considérés comme excessifs et choquants seraient, selon les syndicats d’inspecteurs, marginaux, non représentatifs, anecdotiques, quasi négligeables. Ils auraient toujours existé… Pourtant, il n’est pas une rencontre avec des enseignants, partout en France, où l’on ne décrive des comportements qui semblent banals mais qui sont considérés, par devers leurs auteurs, comme choquants, déshumanisés et donc profondément contre productifs :

  • L’annonce de l’inspection. La loi impose que les enseignants soient prévenus, ce qui n’était pas le cas naguère. Or, la pratique la plus répandue, dont on me dit qu’elle était recommandée à l’ESEN (école supérieure de l’Education Nationale) est d’annoncer aux victimes qu’elles seront inspectées entre le 1er et le 8, voire entre le 1er et le 15. On justifierait ce détournement de la loi par la nécessité de surprendre pour observer les réalités. Or, outre le fait que tout enseignant peut toujours garder en réserve une belle séquence spécialement préparée pour l’inspection, la méthode est particulièrement scandaleuse. Elle assimile le métier d’inspecteur à un travail de policier contrôleur de flagrants délits. Elle est contraire à toute éthique dans la mesure où les inspecteurs supporteraient mal qu’un inspecteur général procède la même manière avec eux. Un minimum de confiance semble pourtant être un préalable à toute coopération. Afficher délibérément que la confiance n’existe pas me semble être indigne, incompatible avec la notion même d’éducation.

  • Le délai des renvois des rapports. Surprise et « épluchée » dans les moindres détails, effrayée de voir une petite bête dégagée d’un dossier, la victime attend parfois des semaines, voire des mois, son rapport d’inspection sans que personne n’ose protester. L’institution prouve ainsi, s’il en est besoin, que le rapport n’a aucune importance, hors la note. Ceci explique aussi que depuis toujours, les milliers de rapports et de notices d’inspection sont « archivés » sans être exploités pour des regards macroscopiques sur le fonctionnement du système. Le voudrait-on d’ailleurs, il n’est pas sûr que la matière serait exploitable. Ce n’est certes pas glorieux pour les inspecteurs, mais cela a toujours été comme ça, il n’y a donc pas de raison de changer. Beaucoup ne se posent même plus la question de l’utilité de leurs rapports. Le formalisme domine.

  • Les exigences de paperasse inutile. 7 à 10 pages de notice préparatoire à l’inspection avec des questions auxquelles seul l’auteur du questionnaire est capable de répondre (et encore !) est une exigence habituelle parfois ponctuée d’une précision savoureuse : il n’est pas obligatoire de remplir le formulaire. Mais chaque destinataire comprend parfaitement qu’il vaut quand même mieux se résigner poliment à le faire. Certains ajoutent une exigence de produire un rapport sur l’inspection après l’inspection, sur ce que les personnels ont retenu. Le syndrome de la feuille blanche est alors terrible. Certains n’ont rien retenu hors quelques détails anecdotiques. D’autres sont en total désaccord avec les conceptions de l’inspecteur. Mais il faut absolument écrire quelque chose et surtout ne pas dire ce que l’on pense. Il n’est pas encore exigé de conclure par un « c’était bien ! » mais un commentaire positif serait à l’évidence bienvenu..

  • Les certitudes annoncées en entretien. Peu de dialogue vrai. Peu de pensée divergente. L’inspecteur sait tout par cœur. Il décrète que les pédagogues qu’il a lui-même encensés sont aujourd’hui dépassés. Il affirme que les neurosciences ont fait la preuve de la justesse de ses préconisations qui se résument généralement à faire comme en 1900. Ainsi, au nom des saintes neurosciences, on reprend des positions du début du 20ème en les affublant d’oripeaux faussement scientifiquesii pour les imposer autoritairement, balayant d’un revers de mains trente ans de recherche pédagogique avec un jugement péremptoire indiscutable : « Monsieur, c’est dépassé ! ». Les fondements des préconisations sont encore plus dépassés, mais l’absence de culture et de formation pédagogiques transforment des mensonges en vérités. Curieuse logique qui veut qu’en 2010, 1989 soit dépassé par 1900. L’école serait ainsi le seul domaine de la société où, pour résoudre un problème en 2010, on irait rechercher les solutions qui avaient fait la preuve de leur inefficacité dans les années 1960 et avaient imposé tous les efforts de rénovation pédagogique engagés après 1968… .

  • L’incapacité de prouver son expertise. Dominique Senore dans son excellent livre « Pour une éthique de l’inspection »iii indiquait comme règle fondamentale : « Ne demande pas à l’enseignant de faire ce que tu ne saurais pas faire toi-même » et Philippe Meirieu rappelle souvent que la meilleure manière de prouver son expertise est de prendre la classe. Mais vous n’y pensez pas, ma chère… Alors, quand les publics concernés savent que l’inspecteur était réputé pour son incapacité à faire l’écoleiv, on peut imaginer le crédit réel de l’intéressé condamné à faire de l’autoritarisme pour asseoir un pouvoir factice. Cause toujours !

Des dérives mortifères

Les dérives se sont considérablement accrues depuis 2005 et encore bien davantage depuis 2008. J’ai souligné à de nombreuses reprisesv la vanité du mirage du pilotage par les résultats, le danger du développement de l’autoritarisme, la régression observée dans la conception de l’acte d’inspection dans lequel la pédagogie disparaît. J’ai alerté avec d’autresvi enseignants et inspecteurs sur l’impasse dans laquelle on avance faute d’avoir un projet, une doctrine, une pensée, faute d’exiger la participation aux réflexions et à la préparation de nouvelles politiques qui ne soient pas la reprise de celles qui avaient fait la preuve de leur inefficacité au cours des années 1960… En vain.

Le pilotage par les résultats sans moyens de régulation, sans formation, sans réflexion fondamentale sur la transposition de modèles économiques au monde de l’éducation, sans culture, conduit le système à la catastrophe. Mais le snobisme fait rage. Statistiques, courbes, camemberts, feuilles de route, évaluationnite aigue et développement effarant du « teaching for testing », cycle infernal évaluation pointilliste/remédiation illusoire, culpabilisation des enseignants et des élèves, absence de prise en compte sérieuse de la dimension sociale des problèmes. Les yeux rivés sur l’ordinateur, on traque désormais les marges possibles de progrès à moyens réduits. Le règne de la paperasse, de l’administratisation, de la pensée unique, de la répression contre les désobéisseurs et contre l’intelligence collective, est arrivé

L’aveu, même pas extorqué, que tout ce qui a été dit, fait, recommandé, avant 2008 était nul et le consensus à peine discret pour approuver toutes les nouvelles mesures régressives imposées comme si, enfin, un pouvoir génial avait découvert les recettes miracles que personne d’autre n’avait trouvé avant lui, même pas les inspecteurs experts, a achevé la destruction de l’image des inspecteurs. Les nouveaux vieux programmes de 2008, la mauvaise semaine des 4 jours, la supercherie de l’aide individualisée… Aucune objection. Aucune pensée divergente. Aucun débat. Au nom d’une loyauté dont l’exigence n’est apparue, curieusement, dans notre système que depuis 2005vii, on cautionne toutes les entreprises de destruction de l’école sous le label du néo libéralisme autoritaire en vogue

Les enseignants contestent-ils l’aide personnalisée, détournent-ils le dispositif ? Ils font de l’idéologie. Beurk. Le pouvoir lui n’en fait évidemment pas. Le malaise grandit dans les écoles, les enseignants perdent tout enthousiasme et se découragent et souffrent ? Basta. Qu’ils obéissent et fassent comme on leur dit de faire ! Et dans mon territoire, tout va bien. L’académie de médecine condamne sévèrement la semaine de 4 jours et la lourdeur accrue de la journée scolaire, Elle fait de la politique ! Ah, pourtant, généralement, l’académie de médecine ne se distingue pas particulièrement par ses aspirations révolutionnaires. Bon, alors, n’en parlons pas, enterrons le rapport. Les tonnes de paperasse rendues, les heures de réunions inutiles sont critiquées ? Peu importe. Les tableaux sont faits et renvoyés à l’échelon supérieur. Les statistiques sont faites…Les apparences sont sauves…

Hallali ou sortie par le haut ?

Le corps, décrédibilisé, semble condamné par de nombreux observateurs et experts. La survie peut encore durer quelques années selon les circonstances, avec la poursuite de la baisse du niveau et de la diversité du recrutement pour en justifier la fin, avec une pseudo formation/formatageviii

Un évènement attendu risque pourtant de bousculer les conforts illusoires. La réorganisation des écoles, avec des directeurs responsables, bousculera inévitablement les fonctionnements. Certes, c’est une vieille affaire. Des projets antérieurs avaient été abandonnés, projet de droite, les maîtres directeurs de M. Monory, projet de gauche, le rapport du recteur Claude Pair. On sait par ailleurs que l’une des difficultés majeures de la mise en œuvre de la grande loi d’orientation de 1989 a été que le rôle du directeur d’école, depuis lors chargé de l’animation des concertations, du projet d’établissement, de l’organisation des cycles, etc. n’avait pas fait l’objet des mesures qui auraient été nécessaires. On sait que les idées d’établissement public du premier degré sont toujours actives et qu’à droite comme à gauche, on considère généralement que cette question est incontournable et peut-être vitale. Il est évident que si un tel projet se met en place, les missions des inspecteurs seront mécaniquement remises en cause. Bizarrement cela pourrait être salutaire. Car cela imposerait une véritable réflexion sur l’évolution des missions de ce corps. Le directeur prendrait naturellement en charge des tâches administratives, d’animation, de gestion, de relation avec les collectivités qui incombaient aux IEN. Même le pouvoir terrible d’accorder des autorisations d’absence d’une demi-heure ou de quelques jours serait enlevé aux IEN.

Le métier pourrait alors évoluer vers des missions d’accompagnement pédagogique … mais dans un contexte de déni de la pédagogie, cela n’aurait guère de sens.

Il est plus probable qu’une partie des IEN serait reversée vers les nouveaux postes de direction, certains en sont d’ailleurs assez proches dans leur conception du métier, et qu’une autre partie serait affectée à des missions d’évaluation du système en liaison avec les autres catégories d’inspecteurs, avec un complément de formation aux statistiques. L’inspection individuelle classique donnant de plus en plus des signes d’obsolescence, faute de réflexion collective du corps, serait probablement abandonnée.

Dans les deux cas, l’avenir n’est guère enthousiasmant, seuls les conseillers pédagogiques pourraient, comme c’est déjà massivement le cas depuis plusieurs années, être attirés par un petit galon supplémentaire.

L’avenir sera de toute façon différent. Peut-être alors les inspecteurs se décideront-ils à débattre, à réfléchir à leurs missions dans un cadre conservateur contraint… Peut-être se mettront-ils à rêver d’une nouvelle conception du métier dans le cadre d’un projet éducatif moderne et démocratique inscrit dans un nouveau projet de société…

Peut-être prendront-ils conscience de la nécessité d’une éthique de l’inspection, de l’importance de la pédagogie aujourd’hui abandonnée et de leur possibilité de garantir le bonheur d’enseigner et le bonheur d’apprendre, en 2010, en 2030… pas en 1900ix !


Pierre Frackowiak

Co-auteur avec Philippe Meirieu de "L'éducation peut-elle être encore au cœur d'un projet de société?". Editions de l'Aube. Mai 2008. Réédition en format de poche, octobre 2009

Auteur de "Pour une école du futur. Du neuf et du courage." Préface de Philippe Meirieu. Editions La chronique sociale. Lyon. Septembre 200


i Editions Jacob-Duvernet. 184 pages. Avril 2003. Ouvrage publié avec le soutien de la MGEN et de la CASDEN. 14 euros.

ii Un ministre s’est rendu célèbre en pratiquant cet exercice pour imposer le retour au b-a ba. L’histoire politique l’a déjà oublié mais ses recettes sont reprises pour justifier l’injustifiable rejet de l’intelligence au profit de la mécanique. Forts de cette caution morale, certains prônent le retour au bon vieux nouveau manuel pour apprendre à lire comme s’il s’agissait d’un progrès, d’une découverte, d’une révolution !!! Incroyable mais vrai.

iii ESF Editeur. 220 pages. 1er trimestre 2000.

iv Ça arrive ! Tout le monde sait que tous les inspecteurs n’étaient pas de brillants et performants enseignants et le fait de devenir inspecteur ne leur confère pas un diplôme d’ancien excellent enseignant Cela pourrait pourtant passer, avec un peu de modestie et d’humanité. Serait-ce inconcevable de dire ou au moins de penser : « Je n’étais pas un très bon enseignant, mais j’ai fait des études et je voudrais réfléchir avec vous » ? Une posture plus honnête pourrait conduire à plus de respect que l’autoritarisme et la prétention

v Voir sur le café pédagogique un dossier et de nombreuses tribunes sur l’évaluation des enseignants. Voir notamment un texte qui a été repris sur de très nombreux sites pédagogiques dont celui de Philippe Meirieu : « je suis content, je pilote »

vi Voir les ouvrages de Jean-Pol Rocquet, Georges Gauzente, Rémi Bobichon. Voir aussi les écrits d’un grand ancien, Jean Arnould, que le SIEN a peut-être conservés

vii Inspecteur durant 30 ans, je n’avais jamais entendu parler d’obéissance et de loyauté avant 2005. Les nombreux collègues qui avaient, pour le moins, traîné un peu les pieds pour l’application de la loi de 1989 n’ont jamais été inquiétés et je n’ai pas entendu parler de sanction contre les enseignants désobéisseurs (comme Le Bris… distingué dans l’ordre du Mérite) et encore moins d’inspecteurs appelant au secours leur IA pour suspendre ou punir un enseignant usant de la liberté pédagogique inscrite dans la loi.

viii Les nouveaux IEN sont placés directement sur le terrain, vaguement accompagnés par un IEN tuteur choisi selon des critères évidents de loyauté/obéissance. Nul doute que je n’aurais eu aucune chance d’être choisi si j’étais encore en activité… malgré mes excellentes relations avec les IA. L’échec de mon formatage aurait été rédhibitoire

ix 1900, colorisée à coups d’informatique, de références approximatives aux neurosciences et de power point, restera toujours 1900. Ce n’est pas en améliorant la bougie que l’on a inventé l’ampoule électrique.



Education & Technology : a worldwide love affair

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mercredi 10 février 2010

Les 20 mots de passe les plus utilisés sur Internet

Les 20 mots de passe les plus utilisés sur Internet - Journal du Net Solutions

Ce qui est encore plus grave, c'est que les mots de passe n'étaient même pas cryptés !


Des liens pour un Internet Plus Sûr

Les liens ci-dessous sont aussi diponible sur le site du cddp du 49
Liens vidéos :
e-enfance.org
http://www.e-enfance.org/media.php?&ref=2&ref=1
Le net qui laisse toutes ses chances à l'enfance propose 19 clips vidéos sur la prévention des risques d'internet.

internetsanscrainte.fr
http://www.internetsanscrainte.fr/espace-jeunes/videos
On trouve de tout et bien des perles sur Internet ! Voici donc une petite sélection de vidéos découvertes sur le web,
qui traitent de façon humoristique des différentes problématiques liées à l'utilisation des réseaux sociaux tels que Facebook,
ou jeux vidéos.

vinzetlou.net
http://www.vinzetlou.net/
Des épisodes s'appuyant sur des situations concrètes auxquelles sont confrontés les enfants de 7 à 12 ans en utilisant leur ordinateur
et le tout avec humour !
     
internetsanscrainte.fr
http://www.internetsanscrainte.fr/accueil
"Internet sans crainte" est le site de référence sur le sujet avec des espaces pour les juniors, les jeunes, des informations pratiques.
La référence sur le sujet !

foruminternet.org
http://www.foruminternet.org/
Le forum des droits sur internet est le point d’entrée des internautes à la recherche d’informations,
de conseils ou d’une assistance sur des questions liées à l’univers de l’internet.
Il s’adresse à tous les internautes dans la diversité de leurs usages: internautes, parents, juniors...
Plusieurs guides sont disponibles dans la rubrique "Internet et vous".

actioninnocence.org
http://www.actioninnocence.org/../Dignite_et_integrite_des_enfants_sur_Internet_126_.html
Le site action-innocence propose diverses ressources pédagogique à la fois pour les parents et les enseignants
ainsi que des dossiers aussi variés que les réseaux sociaux ou les jeux vidéos.
    
Safer Internet Day / Journée pour un Internet Plus Sûr sera l'occasion de débuter un Serious game http://www.2025exmachina.net/  dont l'objectif est de montrer que les clics des 12-16 ans
aujourd'hui peuvent avoir un impact sur l'avenir de tout un chacun en 2025 ! Le premier épisode débute le 9 février.

Si vous ne connaissez pas les Jeux sérieux allez découvrir le dossier qui y est consacré sur Éducnet :
http://www.educnet.education.fr/dossier/jeuxserieux

Une enquête en ligne pour connaître vos pratiques sur le net:
http://www.internetsanscrainte.fr/espace-jeunes/accueil#enquete

Les incollables sont aussi présents sur le thème de la vie privée avec un quiz :
http://incoweb.playbac.fr/?livret=12


Une édition spéciale en ligne de "Mon quotidien" (http://ejournaux.playbac.fr/?revue_id=49)
réalisée avec la cnil (http://www.jeunes.cnil.fr/) pour les 10-12 ans.
La revue "Échanger", n° 87, avril 2009 aborde le thème de la culture numérique
http://www.sceren.fr/Produits/DetailSimp.asp?ID=145402
Facebook: mes amis, mes amours, des emmerdes: la vérité sur les réseaux sociaux
de Olivier Levard, Delphine Soulas, éditions Michalon, 2010.
Les auteurs abordent les réseaux sociaux (Facebook, Myspace, Skyblog, Twitter...)
qui ont conquis la France à une vitesse record. Les succès, les dérapages sont abordés dans ce livre.
En vente chez votre libraire ou en ligne (fnac, amazon...)!



Des liens sur la propriété intelectuelle et son usage dans l'EN

mercredi 3 février 2010

10 trucs Photo à ne plus faire en 2010

Lense.fr / 10 trucs Photo à ne plus faire en 2010

Janvier étant le mois des voeux et des résolution, il est encore temps de se promettre de progresser en tant que photographe. Nous en avons donc profité pour vous lister les 10 trucs à ne plus faire en photo en 2010 !
Une liste inspirée de ce que nous voyons tous les jours en picorant sur le net… Et aussi inspirée de notre propres travers et de notre vécu (nous demandons repentance), en espérant que vous vous reconnaîtrez aussi un minimum dedans, allez ne mentez pas…

Alors maintenant, on prend des notes et on y va !



Internet Explorer tombe sous les 60% de visites en Europe

AT Internet Institute - Article
La perte de terrain du leader Internet Explorer observée dans nos dernières études ne fait que s’accentuer en Europe fin 2009, et l’annonce récente de sa faille de sécurité ne devrait pas modifier la tendance dans les semaines à venir… Ce qui n’est pas pour déplaire à ses concurrents qui renforcent leurs positions, particulièrement Google Chrome.

Windows 7 dope les bénéfices de Microsoft

Microsoft accroit de 60 % son bénéfice grâce à Windows
L'éditeur affiche un bénéfice net de 6,7 milliards de dollars pour le trimestre clos fin décembre, au cours duquel il a écoulé 60 millions de licences de son nouvel OS.


Vie privée sur le net...

Journal de khivapia: Vie privée sur internet : il n'y a pas que les cookies...
C'est une expérience amusante que propose l'EFF. Partant du constat que les sites web peuvent de moins en moins compter sur les cookies pour établir le profil des utilisateurs et les suivre à la trace, la bien connue association américaine de défense de la liberté d'expression sur internet s'est demandée quelles autres traces pouvaient bien laisser nos navigateurs.